Coup de cœur! Jeux interdits de François Boyer

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Jeux interdits de François Boyer

En ce lumineux lendemain de Noël, je vous présente un roman que j'ai eu la chance de découvrir lors de mes premiers congés du temps des Fêtes; il s'agit de Jeux interdits, un livre écrit par François Boyer et ensuite porté à l'écran par René Clément. Je me suis lancée dans la lecture de cet ouvrage à l'aveugle, par habitude, pour finir par réaliser que j'aurais dû le parcourir bien avant.

Jeux interdits débute par la mort des parents d'une petite fille parisienne qui s'appelle Paulette. Suivant un flot continu d'hommes et de femmes qui tentent désespérément de fuir la guerre, la maman de Paulette comme son papa, se font malencontreusement bombardés. La petite est épargnée, seul reste son chien agonisant dans ses bras. Elle est orpheline. Son errance sur le chemin et dans la forêt avoisinante finira par porter fruit: elle rencontra Michel, un jeune fils de fermier qui lui offrira une place où loger. 

Légèrement plus vieux que la petite qu'il a recueillie, Michel se donnera le devoir d'en prendre soin et de s'assurer de son bien-être. Une relation fraternelle tissera sa place entre les deux enfants. Ensemble, ils maniganceront tout un tas de jeux, de défis, etc. L'opposition fermier/fille de ville est importante dans le récit. On constate que malgré son statut social, la fillette n'est en rien différente de ces gens qui puent le fumier, suent et se lavent rarement. Peu à peu, ce qui les différenciait finit par les unir; les façades tombent et ils ne sont plus que des gamins. 

Boyer saisit bien l'essence de la guerre. Par le regard d'enfants, il nous en fait voir toute l'absurdité, mais également toute l'influence. La mort est partout, mais elle ne veut plus rien dire.  Vivre devient pratiquement plus effrayant que mourir et le sang fait désormais partie du paysage. 

J'ai adoré cette histoire touchante et réflective. Le style m'a vaguement rappelé Steinbeck, un écrivain que j'admire. Le point de vue des enfants, leur naïveté, leur monde secret, tout m'a semblé extrêmement bien ficelé.  À lire. 

Jeux interdits
François Boyer
Folio (1968)
150 pages

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