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L'élixir d'amour d'Éric-Emmanuel Schmitt
J’aime les œuvres d’Éric-Emmanuel
Schmitt. À ce stade-ci de notre relation, je ne crois plus que ce soit un
secret. Vous trouverez sur mon blogue des critiques de La nuit de feu, d’Oscar et la dame rose et de La secte des égoïstes,
mais j’ai aussi lu La Part de l’autre, Les
deux messieurs de Bruxelles, Le poison d’amour, Lorsque j’étais une œuvre d’art,
etc. Bref, depuis mon adolescence, je raffole de tout ce qu’il écrit, de la
beauté comme de la simplicité de sa plume et des thématiques qu’il choisit d’aborder.
Plusieurs de ses récits ont forgé ma personnalité et ma perception du monde au
cours des années.
Au cours d’un voyage
extrêmement fructifiant (une dizaine de livres pour 12$!) au Village des Valeurs
la semaine dernière, j’ai déniché L’élixir
d’amour, une œuvre de Schmitt du même registre que Le poison d’amour. On y retrouve un récit épistolaire, sous forme
de correspondance. Louise et Adam formaient un couple; ils ont rompu. Désormais
séparés par la distance (Louise ayant quitté Paris pour rejoindre Montréal),
rien ne les unit. Piqué de curiosité, Adam contacte Louise et s’enquit du déroulement
de sa vie au Canada. D’abord hésitante, la jeune femme finit par se confier et
par prendre des nouvelles de la vie amoureuse d’Adam. On comprend que leur
relation s’est terminée sur une note plutôt médiocre et que leur perception de
l’amour est totalement différente.
Tout au long de leurs
échanges, plane une certaine tension sentimentale. Ensemble, ils cherchent à
comprendre d’où émane l’amour, à partir de quoi il se crée. Existe-t-il un élixir d’amour ? Peut-on entraîner
quelqu’un à tomber pour nous ? Toujours cette belle sensibilité de la part de Schmitt,
cette tendance à vouloir saisir l’essence des choses, des relations humaines.
La chute est prévisible, oui, un peu comme une tragédie grecque. Or, le message
reste puissant, évocateur. J’ai aimé la forme comme le fond, dont ne pas avoir
à trop me casser la tête pour comprendre où s’en allait le récit. Sur ce, je vous laisse sur une citation tirée
du roman :
« L’amour
échappe à la logique, n’appartenant ni aux raisonnements, ni aux preuves, ni à
la vérité : il révèle du choix personnel.
Au Grand
Siècle, le philosophe Pascal, constatant qu’on ne pouvait démontrer l’existence
de Dieu, proposait un pari. Parmi des millions d’incertitudes, il justifiait qu’il
y avait plus à gagner si on croyait en Dieu et si on le respectait qu’en n’y
croyant pas.
Je pense qu’il en est de même pour l’amour.
Parions sur lui. Faisons-le exister. »
L’élixir d’amour
Éric-Emmanuel Schmitt
Albin Michel (2014)
156 pages
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