Coup de cœur ! : L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante
Lire énormément, c’est
amusant quand tout ce qui nous tombe sous la dent se glisse parmi nos coups de cœur.
Or, lire beaucoup quand tout nous semble fade, long ou même ardu, c’est un
fardeau. Récemment, mes lectures m’ont déçue ou m’ont laissée plutôt
indifférente. Tellement que, j’ai abandonné plusieurs romans sans jamais vous les
avoir présentés sur le blogue. J’ai songé, le temps d’un instant, tout arrêté.
J’ai pensé que le monde des livres ne me correspondait peut-être plus, que je
devais passer à autre chose. Au fond de moi, pourtant, je savais bien que ce n’était
pas le cas. Je le découvris au moment même où j’ouvris L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante, recommandation d’une chère
amie qui me manquait fortement.
Armée de cette palette
de 400 pages, je me mis à lire partout, comme j’avais l’habitude de le faire par le passé.
Dans le bus, au travail (sur mon heure de dîner bien sûr), avant de dormir, en
arrivant de travailler, bref partout. J’en dévorais des sections entières sans
prendre en compte le numéro de la page à laquelle j’étais rendue. C’était
vivifiant, c’était du pur bonheur littéraire. J’avais retrouvé mon amour pour
la lecture.
L’amie prodigieuse, c’est le récit d’Elena et de Lila, fillettes habitant un quartier
pauvre, sombre et violent de Naples des années 50. Ce sont, de la perspective d’Elena,
la narratrice, tous les moments qu’elles ont partagés pour en arriver à cette
amitié infaillible. Lila est méchante, mais c’est une petite fille brillante.
Autodidacte, avant même de l’avoir appris à l’école, elle sait lire et écrire.
De son côté, Elena l’est aussi, mais moyennant plus d’efforts. Elle buche,
étudie et ne brille que par le reflet de Lila. Elles grandissent toujours dans
un contexte de peur, où la brutalité entre les familles italiennes règne
constamment. La richesse fait le bonheur des uns et le malheur des autres, la
jalousie est maîtresse dans tous les foyers, les conventions se doivent d’être respectées,
mais il n’y a aucune place à l’éthique.
Au début du roman, on
a l’impression que Lila sera, en tout points, toujours supérieure à son amie. On
se questionne à savoir qui est véritablement l’amie prodigieuse. Est-ce Lila ou
Elena ? On découvre une sensibilité à celle qui veut qu’on la voie comme farouche,
on la sent de plus en plus vulnérable sous toute cette colère. Quant à elle, Elena
étudie, apprend à utiliser son jugement critique et ses capacités sociales, la
roue tourne, sans trop que nous sachions dans quelle direction elle va s’arrêter.
L’écriture de Ferrante
est vive, fluide et précise. Pas un mot de trop, pas de longueur. L’essentiel est dans les détails. Le rythme fait un va et vient constant. La narration oscille entre le
passé et un second passé plus récent. L'auteure nous pique avec des anecdotes, nous laisse
en blanc, puis y revient quelques vingtaines de pages plus loin.
Je pourrais continuer
de vous parler de cette œuvre, que j’ai tout simplement adorée, encore longtemps.
Toutefois, ayant déjà le tome 2 de cette saga : Le nouveau nom, je ne vous en dirai pas plus avant d’avoir lu la suite.
Une œuvre importante qui mérite son statut de coup de cœur des libraires depuis plusieurs années.
L’amie prodigieuse
Elena Ferrante
Folio (2016)
429 pages de pur bonheur
2 commentaires
Je ne me suis toujours pas plongée dedans, mais c'est prévu !!
RépondreEffacerJe te le souhaite! Cette lecture m'a tellement plu! Je suis déjà dans le second tome!
EffacerMegan :)