Un classique: Moby Dick d'Herman Melville
Mon omniprésence sur le blogue au cours des
dernières semaines peut certainement être justifiée par la longueur imposante
de l’œuvre qui m’a tenue en haleine pendant cette période, soit Moby Dick d’Herman Melville. Je suis
finalement venue à bout de ce classique américain de presque 800 pages, au
sacrifice de nombreuses heures de lecture et de beaucoup de temps consacré normalement à mes loisirs.
En résumé, dans sa version longue (car il en
existe de nombreuses versions abrégées notamment pour les enfants), Moby Dick relate le récit d’Ishmaël,
soit le narrateur du roman, et de son aventure à bord du baleinier le Péquod. La prémisse de l’ouvrage porte
sur son arrivée à une auberge de pêcheurs. Il y fait la rencontre de Queequeg,
un indigène cannibale et pourtant talentueux harponneur. D’abord effrayé et réservé par
rapport aux coutumes de ce dernier, Ishmaël en fera petit à petit son compagnon
de prédilection. Plus tard, les deux hommes embarquent à bord du fameux Péquod jusqu'alors amaré dans un des ports de Nantucket. Ils
y font la connaissance d'un étrange personnage, le capitaine du bateau, un dénommé Achab. Le vieil
homme est très secret, il ne se présentera véritablement à son équipage que
plusieurs jours suivant leur départ en mer. Lorsqu’il le fit enfin, ce
fut pour leur annoncer le véritable but de ce voyage de chasse : trouver et
tuer Moby Dick, ce cachalot blanc ayant la particularité d’être redoutable et d’avoir
décoché sa jambe au capitaine Achab.
Le coeur du récit arrive et le voyage bat son plein; quelques baleines
sont tuées en cours de route. Melville profite d’une grande partie de son
roman pour nous faire un traité de cétologie. Il nous définit chaque type de baleines, chacune de leurs parties internes comme externes. Il nous explique comment procéder
efficacement pour les chasser, comment les hisser sur le bateau une fois tuées,
comment les dépecer, comment les utiliser (que ce soit pour leur huile, leur spermaceti ou encore pour leur chaire)… bref, une fois l'oeuvre terminée, on n'a d'autre choix que de se sentir réellement spécialiste de la baleine. Ensuite, dans les dernières centaines de
pages du récit, Ishmaël reprend une narration beaucoup plus dynamique, on se
remet à suivre l’histoire de l’équipage et la conquête d’Achab qui, on le sait,
ne se terminera pas comme prévu. La tension dramatique y est dense, c'est le dénouement du récit.
Après avoir lu Moby Dick, je peux dire que j'ai la satisfaction d’avoir rayé cette grosse
brique de ma pile de livres à lire. J’en ressors intriguée sur un sujet qui ne m’aurait
probablement jamais effleuré l’esprit autrement (la baleine) et bouleversée par
cette histoire de vengeance, de destin et d’océan. Je dois par contre avouer que je m’attendais
à une histoire prenante du début à la fin, à un flot constant d’action qui
développerait énormément la quête d’Achab, mais ce ne fut pas exactement le cas.
La plupart des passages y sont lourds de sens, de références et de connotations
religieuses qui ne sont pas toujours accessibles à la compréhension du lecteur dit
« standard ». Je crois que quelques recherches et analyses s’imposent pour savoir
en tirer toute la richesse. Malgré tout, Moby
Dick reste une œuvre à lire au cours de sa vie, tant par sa forme que par
son contenu fortement intriguant.
Moby
Dick
Herman Melville
Folio Classique (1941)
731 pages
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