Classique: Voyage au bout de la nuit de Céline
Toutefois, au moment où le roman dont il est question ici fut publié, soit en 1932, Céline n’a comme expérience que la Première Guerre mondiale à laquelle il a participé en tant que soldat. Son œuvre Voyage au bout de la nuit met de l’avant Ferdinand Bardamu, un personnage principal ayant suivi un cheminement de vie pratiquement copié sur la vie de l’écrivain.
Tellement ce roman est long et multiple dans ses péripéties, la tâche de le résumer est une entreprise colossale à laquelle je me risquerai tout de même aujourd’hui. En très bref, on suit le personnage central de Ferdinand Bardamu dans ses nombreux voyages. L’œuvre débute alors que Bardamu rejoint les troupes françaises sur un coup de tête. Nous sommes à l’époque de la Première Guerre mondiale. Le jeune homme s’engage donc dans une guerre de tranchées, une guerre affreuse et complètement nouvelle en son genre. C’est à ce moment que le protagoniste développe une profonde aversion pour l’humanité que l’on ressentira tout au long de l’ouvrage et qu’il rencontre Robinson pour la première fois, un ami qui deviendra jouera plus tard un rôle assez important dans sa vie.
Après avoir goûté à la guerre, par un amalgame de circonstances toujours un peu douteuses, Bardamu déserte et se retrouve en Afrique où il aura la responsabilité d’un petit lopin de terre. Il y fera des rencontres marquantes et trouvera la vie au cœur de cette chaleur, de cette absence d’eau claire et de nourriture beaucoup trop insupportable. Encore sur un coup de tête, il mettra feu à son habitation et quittera par bateau avec l’argent restant. Ferdinand arrive contre tout doutes en Amérique. Il y sera une fois de plus dégoûté par le capitalisme en touchant au travail d’usine et finira par se lier d’amitié/d’amour à une prostituée.
Celui-ci retourne en France, termine ses études entamées il y a plusieurs années en médecine et s’installe à Rancy. Bardamu fait la connaissance de Bébert, un enfant, et sa tante. Un jour, celui-ci tombe malade de la tyroïde et le médecin, malgré ses vains efforts, ne parvient à le sauver. Bébert meure et Bardamu s’en voit affecté. Ensuite, c’est la famille Henrouille qui réclamera ses services pour se débarrasser d’une vieille femme âgée. Il sera mêlé malgré lui à des tentatives de meurtre envers la vieille grand-mère et ce sera le retour de Robinson (qui d’ailleurs apparaît un peu au hasard à plusieurs moments dans l’histoire). Dans les derniers chapitres, Bardamu, Baryton et Paramine tiendront ensemble un asile.
Voyage au bout de la nuit est réputé pour sa prose en argot français. Pour certains, cette facette de l’œuvre représente un fardeau, mais personnellement je n’ai trouvé qu’en aucun cas cela ne me freinait dans ma lecture. Certaines formulations de phrase et expressions me rappelaient d’ailleurs le parler québécois actuel (plus que le joual ne le fait étrangement). L’ensemble de l’œuvre est, selon moi, magnifiquement écrit. Céline ne prend pas de détours. Il décrit la réalité comme il la voit, même si c’est sous un œil définitivement pessimiste.
Même si, pour moi, la lecture de Voyage au bout de la nuit fut parfois longue et périlleuse, je sais que, dans un futur proche ou rapproché, j’en retirerai beaucoup. En effet, ce roman bien que très long et difficile sur le moral, offre un point de vue particulièrement cru et vrai sur la vie, la mort et le sens de l’existence. Bref, un ouvrage qui ne m’a certainement pas laissée indifférente et qui, à sa façon, continuera de me hanter encore longtemps.
Voyage au bout de la nuit
Louis-Ferdinand Céline
Folio (1952)
505 pages
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