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Réception : Confession d'un vandale de Mitchell Gauvin
Le roman Confession d'un vandale de Mitchell Gauvin se présente comme étant l'autobiographie d'un certain Xavier Bernard, un homme rien de plus normal. Alors que ce dernier et un de ses meilleurs amis Félix tombent en panne sur le bord d'une route méconnue de l'Ontario, Xavier profite du temps d'attente avant l'arrivée de la remorqueuse pour faire lire son manuscrit à son copain. Félix interrompt sa lecture plusieurs fois, incompréhensif face aux constructions de son ami sur sa propre vie. Pourquoi écrit-il si ce n'est que dans le but de raconter de brefs moments insignifiants de sa vie? N'avons nous pas tous une histoire à écrire dans ce cas-là? Est-ce que toutes les histoires sont bonnes à raconter? Face au refus incessant de plusieurs maisons d'édition, Xavier ne comprends pas ce qui cloche dans son récit.
On a ensuite accès à l'ouvrage lui-même. Passant par sa naissance, par sa relation étrange avec ses parents, sa maison d'enfance tombant en ruine, ses relations assez malsaines avec certains de ses amis et ses aspirations futures, l'histoire de Xavier n'a rien de plus banal si on omet la façon assez déconstruite qu'il a de nous la raconter. Vers la fin de l'oeuvre, la remorqueuse arrive et Félix et Xavier se séparent. On croit à la fin du roman, mais non. Quelque chose cloche. Avec toutes ses informations en main, toutes ces petites parcelles de la vie de son ami d'enfance, Félix sent que ça ne va pas, qu'il doit agir au plus vite. La fin, perturbante dans son ensemble, se détache un peu de l'ensemble du roman. On perd la trame narrative installée jusqu'alors au profit d'événements surprenants, déstabilisants. Mais cette fin, elle nous permet de comprendre le reste du récit qui pourrait nous apparaître comme décousu, volontairement, bien-sûr.
La traduction de cette œuvre, réalisée par Julie-Jeanne Roy, est brillamment exécutée. On retrouve le langage québécois dans toute sa splendeur sans perdre le contenu et le ton original de l'auteur. Le texte est très fluide.
J'ai bien aimé la structure stylisée de Confession d'un vandale. Justifiée par l'histoire elle-même, cela apportait beaucoup d'originalité à l'oeuvre et la rendait quasiment ludique. D'ailleurs, l'humour assez noir et sarcastique des personnages était bien apprécié de mon côté. Xavier a même su me rejoindre quelques fois, par sa simplicité, par sa façon d'être bien personnelle. On s'attachait aux personnages, sauf à un certain Nick, qu'on détestait lui parce qu'il n'était qu'un jeune caïd en quête de pouvoir. Bref, en tout et pour tout, ce roman m'a fait passer un très intéressant moment de lecture. J'ai bien aimé parcourir les pages de cet ouvrage assez marginal par sa forme.
Pour une lecture légère, mais bien construite, Confession d'un vandale saura vous satisfaire aisément!
☆☆☆
Confession d'un vandale
Mitchell Gauvin
XYZ éditeur (2017)
236 pages
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