Coup de coeur! Hivernages de Maude Deschênes-Pradet

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Hivernages de Maude Deschênes-Pradet est un roman que je n’aurais pas sélectionné moi-même. J’avoue avoir des goûts assez précis en matière de littérature et vous savez certainement que tout ce qui touche à la science-fiction n’est pas très présent sur le blogue. Donc, un beau jour, je reçois une copie de presse de cet ouvrage. La couverture m’impressionne par son style épuré. Le titre semble accrocheur. Tout va bien jusque-là. Je feuillette le livre et en profite pour lire le quatrième de couverture. Merde. Du post-apocalyptique. Je me motive finalement à enfin ouvrir Hivernages et à commencer ma lecture, retissante. Puis, je réalise peu à peu que j’étais complètement dans le champ. Cette œuvre est en fait une pure merveille, un de mes plus grands coup de cœur de l’année 2017.

Dans Hivernages, le monde n’est plus tel qu’on le connait. Depuis quelques temps, l’Hiver n’a pas redonné sa place au printemps et à l’été. Il fait froid, trop froid. Tellement, que la plupart des gens vivent sous terre, à Ville-Réal. D’autres survivent du mieux qu’ils le peuvent dehors, aux côtés des bêtes sauvages, des loups notamment. Maude Deschênes-Pradet nous glisse dans la peau de plusieurs personnages : Thalie dont la sœur jumelle Simone est congelée par le froid depuis l’Hiver, mais pourtant encore vivante; Ren, un petit garçon orphelin courageux qui décide, par exploitation, de quitter le Bunker qui l’héberge depuis son enfance; Aude, la fillette spéciale aux mains pointues et affreusement laide née dehors, dans la neige, qui entend sa mère lui parler comme si elle était encore en vie, près d’elle; Sam, le copain de sa mère vivant toujours à Ville-Réal et constatant de plus en plus son absurdité; et le Vieux sans nom habitant le 31ème appartement d’un immeuble à bureaux et n’étant pas sorti depuis plus de vingt ans.

Ce roman ne peut être expliqué judicieusement dans un article de quelques centaines de mots. Il s’agit plutôt d’une expérience, d’un cheminement que l’on fait en symbiose avec chacun de personnages qui nous sont présentés. La science-fiction est bien là, c’est certain, mais plutôt d’un point de vue métaphorique. Rien n’est vraiment impossible ou incroyable dans cet ouvrage. Au contraire : tout est tellement près de nous (de l’hiver Québécois surtout!) que l’on y plonge sans se poser de questions. J’y ai découvert la magnifique plume de Maude Deschênes-Pradet. Je fus impressionnée par la qualité, mais aussi par la fluidité de son langage (c’est quand même juste son deuxième roman!). D’ailleurs, l’ensemble m’a rappelé un coup de cœur 2016 : Toute la lumière que nous nepouvons voir d’Anthony Doerr. Le style, la structure et l’aspect « magique » étaient apportés de façon similaire. En résumé, j’ai adoré Hivernages. Ce récit finit mon année littéraire 2017 en grand et je le recommande à tout le monde! Il se lit bien et rapidement, mais vous laisse une de ces grandes empreintes sur le cœur! Joyeux Noel tout le monde!

☆☆☆☆1/2
Hivernages
Maude Deschênes-Pradet
XYZ éditions (2017)
176 pages

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