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Un premier roman prometteur: Maître Glockenspiel de Philippe Meilleur
En tant que blogueuse
littéraire, j’ai très souvent l’occasion de lire les premiers romans d’auteurs
jusqu’alors méconnus. Assez indulgente dans mes commentaires, je
sais reconnaître les erreurs de débutant et faire la part des choses. Si le
contenu est bon, mais que le style pourrait être retravaillé, l’avenir de l’écrivain
en question me semble prometteur et j’appuie mes idées en conséquence. Or au
contraire, en plus d’être plutôt rare, un jeune auteur dont la langue est
irréprochable, mais dont le récit est fort peu intéressant démontre selon moi
une démarche plus scolaire qu’artistique. Bref, les premiers ouvrages publiés
sont rarement parfaits. Toutefois, quelques perles existent. Je vous en
présente une aujourd’hui.
Maître Glockenspiel est le premier roman de Philippe
Meilleur. Gagnant du prix Robert-Cliche, cette œuvre dystopique nous transporte
au cœur d’une société pas si invraisemblable que ça. Certes, l’humour sans
équivoque de Meilleur rend le tout assez léger et parfois même rigolo, mais on
ne perd jamais la notion de critique sociale centrale dans le récit. Dans Maître Glockenspiel, les points de vue
sont multiples : on suit un ouvrier dont la tâche consiste à se faire
presser afin d’extraire de son corps de la sueur servant à faire des cubes de
richesse, également, on suit, bien-sûr, Maître Glockenspiel, un empereur
insensible à la souffrance de son peuple et chérissant l’entretien de sa
collection de bombes atomiques et pour finir, on suit une jeune soldate rebelle
décidant, bien malgré elle, de sauver la vie d’un ennemi. La société est
présentée sous toutes ses facettes et sous tous ses enjeux. Ces personnages en
apparence disparates finissent par converger vers un même point : celui de
la cassure, de l’effondrement du système en place.
La science-fiction n’est
pas exactement le genre de lecture que je préfère. Or je vous mentirais si je
vous disais que Maître Glockenspiel ne
m’a pas plu. J’ai adoré. Les grands principes cachés derrière ce récit simple
et touchant (dont la langue ET le contenu sont brillement maîtrisés) ont su
créer en moi une grande réflexion. J’y ai, d’ailleurs, retrouvé quelque
ressemblance avec 1984 de Georges
Orwell. Comme quoi, on ne doit pas juger un livre par son auteur (expérimenté
ou pas!) ni par son genre! Merci à VLB éditeur et au Groupe Librex!
☆☆☆☆
Maître Glockenspiel
Philippe Meilleur
Vlb éditeur (2017)
176 pages
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