Ailleurs: Pays sans chapeau de Dany Laferrière
Ce trimestre, j’ai eu
la chance (et la malchance) de relire plusieurs romans déjà lus auparavant.
Lire et relire les classiques, dans mon cas, ce n’est jamais un problème, mais relire
des œuvres trop récentes, encore trop fraîches à ma mémoire, ça me rebute un
peu. Ainsi, les œuvres Pomme S d’Éric
Plamondon et La femme qui fuit d’Anaïs
Barbeau-Lavalette se sont retrouvées une fois de plus dans mon parcours
scolaire. Toutefois, ce genre de coïncidence m’a également amenée à redécouvrir
des auteurs chouchous dans d’autres de leurs ouvrages. Ce fut notamment le cas
avec Dany Laferrière. J’ai eu l’occasion de lire L’énigme du retour et ensuite Pays
sans chapeau de ce talentueux auteur d’origine haïtienne.
Pays sans chapeau est un roman à caractère autobiographique. En s’inspirant
de ses expériences d’exilé, de son rapport à sa culture natale et de sa vie à
Montréal, Laferrière tente de dresser un portrait d’Haïti autant dans sa
réalité que dans sa spiritualité. Les chapitres sont nommés « Pays réel » et «
Pays rêvé ». Dans les sections « Pays réel », l’écrivain porte un regard assez
objectif sur le monde qui l’entoure. Revenu après vingt ans dans son pays
natal, celui-ci décrit ce qu’il voit : les mangues qui tombent, la foule
odorante, le soleil qui tape, etc. D’un autre côté, dans les chapitres « Pays
rêvé », Laferrière vise à comprendre les mœurs de ce peuple en explorant son
aspect mythique, ses croyances et sa religion. Cet ouvrage à ses penchants
fantastiques, mais se veut plutôt initiatique pour l’auteur québécois d’adoption.
Ce que j’apprécie
fortement des œuvres de Dany Laferrière, c’est leur accessibilité. Chargés de
sens, ses récits se lisent d’une traite, sans embuche. Et pourtant, ceux-ci
nous laissent avec une impression de plénitude, de compréhension un peu plus
fidèle du monde environnant. J’aime l’écriture épurée de Laferrière, j’aime son
approche à la vie et à la littérature. Une recommandation qui me vient du cœur et
de l’esprit.
☆☆☆☆
Pays sans chapeau
Dany Laferrière
Boréal (1996)
280 pages
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