Grand classique: Madame Bovary de Gustave Flaubert
Après
avoir séjourné dans ma bibliothèque pendant plus de cinq ans sans être lu, mon
exemplaire de Madame Bovary de
Flaubert a enfin pris preneur. Je me souviens vaguement d’avoir tenté de lire
ce roman au début de ma deuxième année de secondaire, mais de n’avoir
absolument rien compris de toutes ces phrases qui défilaient sous mes yeux.
Comme quoi il ne faut jamais forcer une lecture, et encore moins lorsqu’il
s’agit d’une œuvre classique dont le moindre mot se doit d’être dégusté. Bref,
ces deux dernières semaines je me suis glissée dans ces pages, dans le
quotidien d’une femme dont le mal de vivre l’emporte sur tout le reste, dans la
vie d’Emma Bovary.
Le
roman est divisé en trois grandes parties. Les premiers chapitres nous relatent
l’enfance et l’adolescence de monsieur Bovary, le futur époux de la
protagoniste. Homme modeste provenant de la campagne, celui-ci, à la suite de
longues études, parvient à se dénicher un poste de médecin dans une petite
ville. Bien qu’il ne soit en aucun cas prodige ou excellent dans son domaine,
il vit confortablement. Son premier mariage tombe en ruine rapidement et il se
retrouve veuf. Mais un beau jour, Bovary est appelé d’urgence afin de guérir le
père Rouault dont la jambe est cassée. Cet événement lui permet de rencontrer
Emma, la fille de cet homme.
À
ses débuts, Flaubert décrit Emma comme une femme dont les passions et les
aspirations sont multiples. Sa beauté, ses cheveux noirs et sa peau translucide
font d’elle un être exquis, désirable. Aucune surprise donc lorsque Charles lui
propose sa main qu’elle accepte sans réfléchir. Les effluves du mariage se font
ressentir, le désir et la passion sont bien là. Ensemble, ils quittent la ferme
et s’établissent dans une petite municipalité.
Très
vite, Emma est prise d’ennui. L’amour dont elle avait tant espéré se révèle à
n’être qu’illusion. Elle prend des amants qui eux aussi finissent par la
décevoir ou par lui briser le cœur. La maladie s’empare d’elle, son mal d’être
est toujours plus présent. La mélancolie finit par mener Emma au suicide, à
cette mort qu’elle convoitait tant.
Même
si la lecture de ce roman est longue et parfois lourde, particulièrement
pendant la première partie, je comprends pourquoi l’on considère cette œuvre
comme l’un des grands classiques de la littérature française. La plume de Flaubert
est tout en subtilité. Ses phrases glissent et s’emboitent les unes aux autres.
Les mots s’apparentent à une mélodie lorsque lus haut et fort. Toutefois, c’est
l’incroyable profondeur de chaque personnage qui m’a impressionnée. C’est dans
la subtile, mais trop forte simplicité de Charles qu’Emma puisait son ennui.
Dans le confort et dans la routine, madame Bovary se voyait incapable de vivre.
La complexité de son être et de son âme allait en complète contradiction avec
l’homme qui partageait sa vie. Aussi, les personnages secondaires comme le
pharmacien monsieur Homais étaient forts pour leur critique sociale et de
l’Église. Cette vision était plus qu’avant-gardiste à l’époque, mais Flaubert
n’a pas hésité à présenter ce genre de réflexions dans ses écrits.
En
somme, il va sans dire que la lecture de Madame
Bovary en valait la peine. Autant d’un point de vue sociologique que d’un
point de vue littéraire, cette œuvre est incroyablement précieuse.
Madame Bovary
Gustave
Flaubert
Folios
(2013)
446 pages
4 commentaires
C'est l'un de mes classiques préférés, cette femme cherche juste un peu de reconnaissance, elle est très touchante.
RépondreEffacerTrès vrai! Il se classe pour moi aussi dans mes classiques préférés!
EffacerCe livre est extrêmement riche, je l'ai lu il y des années, mais il continue de me faire réfléchir... Quand j'aurais un peu avancé ma PAL, je le relirais bien, tiens :)
RépondreEffacerRiche, tu dis! Eh oui! Je pense aussi le relire plus tard!
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