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Réception: Le gardien du phare et la sirène de Gilles Grenier
Récemment, un jeune auteur m’a
contacté afin de savoir si je serais intéressée à lire son tout premier roman. Sans
hésiter, j’ai répondu par l’affirmative. En fait, je ne comprends pas les
blogues littéraires qui refusent les envois d’auteurs ou d’auto-édités. À mon
avis, c’est de passer à côté d’opportunités et de découvertes incroyables.
Gilles Grenier, le jeune
écrivain en question m’a donc envoyé une copie de son roman Le gardien du phare et la sirène dans un
très joli colis afin que j’en fasse la critique. Cette œuvre raconte le récit d’Étienne,
un homme d’affaire prolifique dont la mère est décédée récemment. Ayant
découvert que celle-ci entretenait une relation particulière avec un homme
avant sa mort, Étienne part à Fort Amherst, petite municipalité de Terre-Neuve,
en quête de réponses. Il y rencontrera Béa, la petite fille aveugle de l’homme
qu’il recherche. Rapidement, celui-ci se prend d’émotion pour la jeune femme et
se met à changer du tout au tout.
Mêlant spiritualité, rêve et
méditation, Le gardien du phare et la
sirène porte son lecteur à reconsidérer la mort comme la vie. Derrière
cette histoire, se cache un grand travail de recherche de la part de l’auteur
agrémenté d’un intérêt considérable pour le sujet. Aussi, ses personnages aux
antipodes contribuent au maintien de la tension tout au long du roman. Particulièrement
vers la fin du récit, les multiples rebondissements ne nous laissent pas le
temps de reprendre notre souffle, ce qui m’a bien plu.
La force de Grenier, c’est
certainement son souci du détail, sa précision photographique. L’environnement,
la mer et les décors sont décrits d’une façon incroyable. Étant donné la cécité
de Béa, l’un des personnages principaux, l’écrivain met l’accent sur les
sensations, les odeurs qui accompagnent le tout. Je me suis réellement sentie
sur le bord de l’océan, j’ai entendu les goélands et j’ai humé l’air salé et
humide d’un bord de mer.
Même si parfois j’ai eu l’impression
que l’on tentait trop d’expliquer les sentiments vécus par les personnages, l’ensemble
de l’œuvre se tenait bien. C’est une erreur commune chez les premiers romans. À
cela je n’aurais qu’un conseil qui me provient du célèbre Tchékhov : «
Show, don’t tell. ».
Vous me connaissez bien
maintenant, tout ce qui touche au fantastique m’intéresse plus ou moins, mais
ici Grenier reste dans le terre à terre agrémenté de quelques croyances
populaires. Son œuvre fait preuve d’une belle sensibilité face à des thèmes
dont plusieurs évitent de parler.
Merci pour la belle
découverte. J’ai bien hâte de lire ses œuvres futures!
Le gardien du phare et la sirène
Gilles
Grenier
Éditions
l’Interligne (2016)
234
pages
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