La véritable origine de L'étrange histoire de Benjamin Button
L’étrange histoire de Benjamin Button, on la connait très bien, notamment car le film de
David Fincher paru en 2008 est excellent et émouvant. Or très peu d’entre nous savent
que ce récit fantastique est tiré d’une œuvre littéraire de notre très cher
Francis Scott Fitzgerald. Quoi ? Oui, vous avez bien lu : l’auteur de Gatsby le magnifique est également à l’origine
de cette histoire à succès. Pourtant, à la suite de notre lecture et de notre
visionnement, il est possible de déceler certaines petites différences entre l’adaptation
et la nouvelle.
Dans le récit, Button est né dans un hôpital. C’est
son père, propriétaire de la compagnie Button and Co qui, après avoir réussi à
convaincre les infirmières de le laisser entrer, découvrira l’enfant différent
qui vient d’être mis au monde : son fils. Il est né vieux et déjà grand.
Son vocabulaire est développé, il se comporte comme un vieillard. Cet aspect m’a
frappé, car il allait en contradiction avec la version cinématographique qui
nous le présente comme un bébé à l’apparence
d’un vieil homme, mais tout de même petit.
Monsieur Button a honte de son fils. Il tente de le
vêtir d’habits de bambin qui ne lui vont pas du tout. Celui-ci le cache à ses
amis et au monde en général. Plus Benjamin avance en âge, plus son physique
rajeunit. On en vient à le confondre avec son propre père. Ce dernier fait son
entrée dans la vie sociale. Il rencontre une femme qu’il marie, mais celui-ci s’en lasse
rapidement. En effet, contrairement à Benjamin, l’âge la gagne. Elle perd de sa
vigueur, de sa beauté et de sa vitalité. Benjamin cumule les amantes jusqu’à ce
qu’il soit trop jeune pour s’intéresser aux femmes. Peu à peu, sa croissance
dégénère. Pour la première fois dans sa vie, Benjamin Button est un enfant. Plus
sa « naissance » approche, plus la mort approche. C’est la fin.
Certes, l’œuvre littéraire est beaucoup moins complète
que le film, mais cela est uniquement dû au faible nombre de pages de la
nouvelle (une soixantaine). Tout de même, on y retrouve des personnages
développés et attachants, un récit qui se tient et une fin qui porte autant à
la réflexion chez le lecteur que chez le spectateur.
Le concept d’une vie qui se vit à l’envers est fort
intéressant. La mort se déroule sans que l’on en soit conscient, on nait avec
un tas de connaissances que l’on n’a jamais appris et la fin de notre existence
prend place au moment où l’énergie et l’innocence nous habitent.
Comme toujours, la plume de Fitzgerald m’a
ravie. Dans une simplicité étonnante, il sait laisser des sous-entendus là où
il y a lieu d’en avoir et sait dire les choses comme elles sont. De plus, cet auteur maîtrise l’art de décrire la société dans laquelle se déroule son récit en en
faisant ressortir les éléments essentiels.
Lisez-le sans hésitation. De toute façon, 3,95$ pour
ce petit chef-d’œuvre, ce n’est rien du tout!
L’étrange histoire de Benjamin Button
Francis Scott Fitzgerald
Folio Gallimard (2008)
103 pages
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