De l'auteure de La femme qui fuit: Je voudrais qu'on m'efface
Anaïs
Barbeau-Lavalette. Les québécois la connaissent principalement pour ses talents
de cinéaste. Le reste du monde, lui, la connait pour La femme qui fuit, son œuvre adorée par une grande
majorité. Moi
qui n’aime habituellement pas me fondre à la masse côté littérature, je dois
tout de même vous avouer que ce livre a fait partie de mes coups de cœur de l’année
2016 (pour voir ma chronique cliquez ici). Si j’aime une lecture, il est rare
que je m’arrête là. Souvent, je creuse un peu plus sur ledit auteur et je
découvre des petites merveilles méconnues qui deviennent, eux aussi, des romans
que je chérie.
Bref, Anaïs avait
gagné mon cœur. Je me suis donc penchée sur son tout premier roman : Je voudrais qu’on m’efface. On y raconte
la vie déchirée de jeunes adolescents du quartier pauvre d’Hochelaga-Maisonneuve
en banlieue de Montréal. Ils vivent tous dans le même bloc appartement, se
croisent quotidiennement, leurs vies se côtoient, mais ne se mélangent
pratiquement jamais.
Roxane vit seule avec sa mère alcoolique. Son
beau-père n’apparaît que de temps en temps et créer des énormes conflits qui finissent par un appel à la police. Roxane vit
dans un monde à part, dans sa tête. Elle s'évade par le biais de la littérature russe et plus tard, par le violon.
Mélissa, une jeune
fille de douze ans, vient d’être séparée de sa mère par le tribunal. Abandonnée
par son beau-père, elle vit seule dans son misérable taudis avec ses deux
frères dont elle a la garde. Une pute, c’est ce qu’est sa mère Meg. Chaque
matin, en allant à l’école, Mélissa fait un détour et fixe ce qui reste de sa
maman de l’autre côté de la rue.
Kevin, quant à lui,
est un fils à papa. Big l’incroyable lutteur, c’est son père. Big perd son emploi
dans le garage du coin. Les rêves de grandeur de Kevin sont démolis. Son père,
son héros en costume. Il n’était pas invincible ?
Des vies brisées dès
l’enfance. Il n’y a plus de moyen de revenir en arrière, innocents.
Il va sans dire, son
récit est profondément touchant. Les vies qu’elle présente, on ne les souhaite
à personne. Or, dans les milieux défavorisés, il n’est pas rare de constater ce
genre de cas. Les thèmes sont durs, mais l’exploitation que l’on en fait n’est
pas trop dérangeante.
Le hic : ce
livre est québécois. Et quand je vous dis québécois, c’est québécois en tabarouette. Il contient énormément d’abréviations,
d’expressions, d’anglicismes, etc. Cela s’emboite très bien dans l’histoire,
mais brime quelques fois la lecture. Si vous êtes français, armez-vous d’un dictionnaire
des expressions québécoises, vous en aurez besoin.
Sans être un coup de cœur,
je peux dire que j’ai apprécié ma lecture du roman Je voudrais qu’on m’efface d’Anaïs Barbeau-Lavalette. Un ouvrage
simple, mais qui laisse tout de même un beau message.
☆☆☆
Je voudrais qu’on m’efface
Anaïs Barbeau-Lavalette
Bibliothèque québécoise (2012)
145 pages
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