À la suite de la recommandation d'un de mes professeurs, j'ai eu envie de me lancer dans la lecture de Jane Eyre de Charlotte Brontë. Une belle grosse brique de 800 pages en édition française: de quoi en décourager plusieurs surtout pendant la période des fêtes. Par hasard (ou peut être pas...), je me suis retrouvée chez le libraire et je suis tombée sur ce charmant format poche Signet Classics en anglais. 460 pages (seulement), beaucoup plus appétissant en plus d'être dans la langue d'origine. Ainsi débuta mon long périple vers cette chronique.
Je ne vous mentirai pas. Ma lecture fut longue (extrêmement longue) par moments et périlleuse. J'ai eu envie d'abandonner et de sauter sur le tout nouveau Patrick Senécal que mon copain lisait juste à côté de moi. Mais je ne l'ai pas fait. Pourquoi ? Parce que j'étais complètement immergée dans l'histoire de cette jeune femme si douce, mais à la fois si passionnée, celle de Jane Eyre.
Enfant, Jane Eyre est orpheline. Elle vit chez sa tante qui s'est vue confier sa garde contre son gré. Mme Reeds est très dure avec elle. En plus de l'exclure des loisirs de ses propres enfants et de la considérer comme bâtarde, elle la martyrise. Très vite, Jane ne souhaite qu'une seule chose: quitter cette maison de fous. Malgré tout, son rêve se réalise: Mme Reeds l'envoie à l'école. Jane a du caractère, elle n'a pas peur de mettre son pied devant et de dire ce qu'elle pense. À Lowood, en tant qu'étudiante, elle apprend le Français, le dessin et la couture, mais apprend également à être une dame et à se contenir.
Pendant plusieurs années, Jane Eyre étudie et enseigne à ce même endroit. Jusqu'au jour où cette vie ne la suffit plus. Passionnée comme elle est, elle a besoin d'un nouveau défi à relever. Déterminée, elle envoie une annonce offrant ses services de gouvernante. Rapidement, elle obtient une réponse et se déplace au manoir de Thornfield.
C'est en ce lieu que sa vie se bouscule, se complique et que sa personnalité se concrétise. Elle rencontre Mr. Rorchester, maître des lieux dont elle tombe vite amoureuse. Dans une époque où la femme n'avait que très peu de droits, elle s'impose et exige une forme d'égalité entre elle et l'homme sur lequel elle a jeté son dévolu. L'histoire ne s'arrête certainement pas là. Or, il serait désagréable de donner trop de détails: la lecture n'en voudrait plus le coup.
Jane Eyre m'est apparu quelques fois comme un roman sombre, gothique et presque fantastique et d'autres fois comme romantique, historique et heureux. On y dépeint incroyablement bien l'ambiance et la culture de l'Angleterre d'autrefois. On dit souvent qu'il s'agit d'une autobiographie quasi parfaite de la vie de Charlotte Brontë, son auteure et je n'ai aucun mal à la croire ! La précision des détails, l'évolution de la pensée de son héroïne et tous les sentiments exprimés ne sont que trop réalistes.
L'histoire parallèle de Grace Poole m'a énormément plu. Son destin ne m'a d'ailleurs pas déçu le moins du monde malgré le fait que je m'y attendais un peu. Une partie que j'ai moins aimé serait l'avant-dernière. St.John demande sa cousine Jane en mariage. Ses longs discours religieux m'ont un peu perdu à ce moment, surtout que j'en étais pratiquement à la fin de ma lecture.
En résumé, je suis bien fière d'avoir terminé la lecture de ce classique de la littérature anglaise. J'en reste marquée à vie.
☆☆☆☆
Jane Eyre
Charlotte Brontë
Signet Classics (Penguin Books) (2008)
461 pages
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