Réception: Toute la lumière que nous ne pouvons voir d'Anthony Doerr
J’ai l’honneur de vous présenter mon coup de cœur de l’année 2016 :
Toute la lumière que nous ne pouvons voir
d’Anthony Doerr, un auteur américain. Merci à Hachette Canada pour l’envoi
de ce petit bijou de la littérature moderne !
Le récit se déroule pendant la Seconde Guerre Mondiale (vous commencez à
me connaître !) en France et parallèlement en Allemagne. On suit deux
personnages principaux : Werner, un jeune orphelin extrêmement intelligent
qui se passionne pour la science et plus particulièrement pour tout ce qui
touche aux ondes et Marie-Laure, une fillette aveugle, curieuse et
débrouillarde dont le meilleur ami est son père.
Werner et sa petite sœur Jutta vivent dans un orphelinat mené par une
grande femme nommée Frau Elena. Tous les garçons qui y habitent sont voués à
aller travailler à la mine jusqu’au jour où la guerre se prépare et que
certains d’entre eux sont choisis pour aller au front. Werner fabrique et répare
des postes de radios. Un jour, son travail est remarqué et il est envoyé dans
une école spéciale qui se retrouve à être un camp des Jeunesses Hitlériennes.
Marie-Laure n’a pas toujours été aveugle. Dans son enfance, elle
visitait régulièrement le musée d’histoire naturelle dont son père était le serrurier.
Celui-ci avait construit une maquette du quartier à sa fille afin qu’elle
puisse se déplacer à son aise. Chaque année, pour sa fête, il lui construisait
des casse-têtes en bois dans lesquels se retrouvait ses cadeaux d’anniversaire. À l'aube de la guerre, le père de Marie-Laure s’est vu confié une importante mission par les dirigeants
du musée : emporter avec lui l’Océan des flammes, un énorme diamant
bleu d'une valeur impressionnante. Il n'est pas le seul: trois autres hommes se sont vu attribuer la même tâche. Or, seul un des trois diamants est le vrai. Selon la légende, ce diamant rendrait immortel celui qui le possède, mais
mènerait à la perte de tous ceux qu’il aime. Le précieux objet en poche, lui et sa fille quittent leur appartement de Paris. Pendant la guerre, ils se retrouvent à habiter chez Étienne, le grand-oncle
de Marie-Laure reconnu pour sa quasi folie.
Sans en dire trop, l’œuvre de Doerr a été pour moi une magnifique
découverte. On y parle de l’enfer de la guerre et d’enfances gâchées par des
conflits qui les dépassent. L’aveuglement physique et plutôt métaphorique de
Marie-Laure nous montre bien que face à de telles situations, mieux vaut fermer
les yeux, mieux vaut espérer un monde meilleur. Un monde où les barbaries
et la haine n’existent pas. De son côté, le personnage de Werner apporte la
compréhension, le pardon. Tous ces jeunes hommes, toutes ces vies endoctrinées
dès l’enfance. La faute ne leur revient pas, ils sont eux aussi des victimes.
Tout ce qui se retrouve dans ce récit se tient. Du début à la fin, j’y
ai cru. Les descriptions sont envoutantes et jamais trop lourdes. On ne reprend
son souffle qu’à la toute fin de ces 700 pages. Il s’agit là d’une lecture nécessaire,
pour les amateurs d’histoire ou non. Voilà plusieurs mois qu’un roman m’avait
autant bouleversée.
Vous avez aimé L’élégance du hérisson de Muriel Barbery et La part de l’autre d’Éric-Emmanuel Schmitt ? Vous adorerez Toute la lumière que nous ne pouvons voir.
☆☆☆☆☆
Toute la lumière que nous ne pouvons
voir
Anthony Doerr
Éditions Albin Michel 2015
697 pages
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