Découverte: Les grandes marées
Teddy, de son surnom, est traducteur de métier. Le jour où son nouveau patron lui demande ce qui le rendrait heureux, celui-ci répond qu’il prendrait bien une île déserte. Miracle! Il en possède une : l’Île Madame. Ainsi Teddy emménage, seul sur son petit lopin de terre. Les visites hebdomadaires de son supérieur finissent par amener de la compagnie: Marie. Une femme marginale, une lectrice et une nageuse, bref quelqu’un qui distraira Teddy de ses tâches quotidiennes. Ils sont bien ensemble, leur relation est particulière, mais essentielle. Au fur et à mesure, il s'amène plus de gens; La femme du patron : Tête Heureuse (car personne ne porte son vrai nom sur cette excroissance du fleuve Saint-Laurent), puis l’Auteur, Mocassin, l’Homme Ordinaire, l’Animateur et un vieux docteur. Chacun d’eux prend une place
Auteur québécois, Jacques Poulin
n’en est pas à sa première réussite littéraire. Particulièrement connu pour Volkswagen
Blues, ce dernier rejoint un large public par sa prose fluide et légère
toutefois parsemée de ‘’beaux mots’’ et de belles métaphores.
Je me suis lancée dans cette
lecture à l’aveuglette, sous la simple recommandation de ma grande sœur, sans
même en lire le quatrième de couverture. Dès les premières phrases, j’ai été
plongée dans un tourbillon de mots, de concepts, d’histoires et de personnages
décousus et loufoques. Pourtant, jamais je n’ai douté du sens ou encore de la
direction que prenait le récit. Comme un bon ragout qui regroupe d’excellents
aliments ensemble, pour former un tout peu ragoutant, mais délicieux en bouche
(veuillez m’excuser de la comparaison, j’ai probablement faim). Le roman est un
ensemble de petits récits qui se lisent super bien, ce qui m’a fortement plu.
Teddy n’est visiblement pas heureux sur l’île. On voit qu’il a beaucoup de difficultés à vivre en société et qu’il aime SA solitude. Tous les arrivants sont supposés l’aider, lui apporter de la joie, du bonheur. Or, ce n’est pas le cas. Sa santé ne l’aide pas, il dépérit. La petite communauté qui s’est formée sur l’île Madame vit très bien sans lui et lui consacre de moins en moins d’importance. Petit à petit, il sera alors apporté à quitter l’endroit contre son gré, sous la décision du petit groupe d’individus.
Sa Marie n’est plus là non plus.
Quelques temps auparavant, elle a quitté l’île à la nage. Comme pour avertir
notre ‘’héro’’ que ce serait bientôt à son tour de le faire. J’ai trouvé la fin
un peu triste. On s’attache, qu’on le veule ou non, à ce personnage
antipathique passionnée des mots. Pourtant, une autre fin n’était pas
envisageable.
Il s’agissait de ma première
rencontre avec les mots de Poulin et j’ai adoré. Même si je ne sais pas
totalement pourquoi, j’étais envoutée par ses explications et ses métaphores.
Des métaphores racontées par d’autres personnages, une sorte de textes que j’ai
ici appris à apprécier.
☆☆☆☆
Les grandes marées
Jacques Poulin
Éditions Nomades (1995)
208 mots
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