La secte des égoïstes
En 1994, mon auteur préféré, Éric-Emmanuel Schmitt, publiait son tout premier roman : La secte des égoïstes. L’égoïsme, le fait de rapporter tout à soi, c'est le sujet qu'on abordait dans cette histoire.
Qui n’a jamais cru
au moins une fois dans sa vie qu’il était seul sur cette terre ? Que tout ce
qui l’entourait avait été créé dans l’unique but de répondre à ses propres
besoins, à ses propres désirs ? Tout le monde est déjà passé par là, sans
exception. Après tout, qu’est-ce qui nous prouve qu’une chose existe si nous ne
l’avons jamais vu de nos propres yeux ? Rien.
Un jour, un
chercheur épuisé et souhaitant se distraire de son travail, tombe
sur un document mentionnant un certain Gaspard de Languenhaert. Ce dernier
prône une philosophie bien particulière : celle de l’égoïsme. Il est
persuadé être le Créateur de l’univers, que tout n’est que sensation et que
rien n’est matière. La vie des autres et des objets ne seraient que le fruit de son imagination, rien de plus. Tout au long du récit, l’historien est à la recherche de
documentation le concernant et concernant ses théories. Il en est complètement
absorbé. Or, il semblerait que ce certain Gaspard soit presque totalement
disparu de la carte. Seuls des écrits de source peu fiables relatant de courts
passages de sa vie ont survécus les nombreuses années qui se sont
écoulées.
Cet écrit de
Schmitt m’a un peu déçue. Probablement, car je m’étais déjà forgé une idée
très précise de ce que je voulais que soit ce roman et que ce ne l’était pas.
Je m’attendais à un genre de complot, à une vraie Secte des égoïstes, vous
voyez. Quelque chose d’underground, un groupe de penseurs un peu dingue. Mais
bon, il s’agissait plutôt de l’exposition de la philosophie de Gaspard de Languenhaert,
ce qui était tout de même assez satisfaisant.
Éric-Emmanuel
Schmitt a une très belle plume, il faut le dire. C’est en partie pourquoi il se
retrouve dans mon top d’auteurs favoris. J’aime aussi beaucoup son style :
l’introspection des personnages est souvent mise à l’avant dans ses romans. L’aspect
psychologique y est toujours très présent. La Secte des égoïstes misait un peu
plus sur la religion, ce que j’ai moins apprécié.
En effet, vers la
fin du roman, ce dernier a pris une tournure très religieuse. On y parlait
beaucoup de Dieu et du Créateur. Je pense que l’histoire aurait bien pu s’en
passer et s’en tenir à la philosophie du personnage. La ‘’presque’’ disparition
du narrateur m’a aussi affectée. Je me suis plus attachée à ce fameux Gaspard
qu’au chercheur et à sa propre vision du monde. La fin de l’histoire aurait été
plus puissante et plus crédible si on avait pris le temps de développer un peu
plus ce personnage clé du récit.
En conclusion, on
peut facilement excuser la déception par le manque d’expérience. Schmitt en était à son tout premier roman. Pourtant, il était déjà en mesure de pousser ses réflexions très loin
tout en en créant une histoire cohérente, ce qui est déjà un défi en soi.
Une lecture qui se
lit super bien, à considérer !
☆☆☆
La secte des égoïstes
Éric-Emmanuel Schmitt
Albin Michel (1994)
125 pages
2 commentaires
Je comprends ta déception par rapport aux attentes de ces auteurs préférées. Comme toi, je concidère toujours quand est ce qu'il a été écrit quand je pose une chronique et j'essaie de retirer les points positifs comme négatifs. Je n'ai encore jamais lu l'auteur. Tu commencerais par quoi si tu devais te lancer? Jolie chronique.
RépondreEffacerMerci pour ton passage sur mon blog. :) A bientôt.
Bonjour Bea285! Tout d'abord un gros merci pour ton agréable commentaire! Pour ce qui est de ma suggestion quant à ta première lecture d'Eric-Emmanuel Schmitt, je te conseillerais soit La Part de l'autre soit Les deux messieurs de Bruxelles. Si tu es une grande lectrice et que tu aimes les longs romans, La Part de l'autre te conviendra parfaitement et tu n'en seras pas déçue! Si par contre, tu aimes mieux la légèreté et les écrits qui se lisent en moins de deux le recueil de courtes nouvelles Les deux messieurs de Bruxelles te présenteront assez bien le style de l'auteur!
EffacerAu plaisir,
Megan