«Car l'Art, c'est la vie, mais sur un autre rythme.»
Quoi de mieux que de vous introduire ce
merveilleux roman sur une de mes citations favorites d'Audrey Hepburn : «
L’élégance est la seule forme de beauté qui ne s'essouffle jamais ». L'élégance du hérisson, roman de Muriel Barbery publié en
2006, s'avère être une découverte fort remarquable, une lecture, disons-le,
essentielle. L’œuvre renferme un paradoxe incroyable entre la vision éternelle
de la jeunesse, la brièveté de la vie et les stéréotypes qui y sont rattachés.
Paloma, douze ans, est une fillette un peu
trop lucide. Pour elle, les adultes sont comparables à des poissons rouges ne
vivant leurs vies qu'au travers d'un bocal qu'ils n'ont jamais voulu quitter.
Elle observe, note, comprend. Ce n'est qu'une gamine riche, elle n'a rien à
envier et pourtant, elle désire se suicider. La mort ne l'effraie pas, au
contraire, c'est plutôt la vie qui l'ennuie. Dans un journal, elle écrit ce
qu'elle nomme comme étant des « Pensées profondes ». Paloma y analyse les
moindres faits et gestes des résidents de l'immeuble du 7 rue de Grenelle. Des
gens riches, beaucoup trop riches, des gens auxquels elle ne s'identifie pas du
tout.
Renée, cinquante-quatre ans, la concierge de ce même immeuble. Sous son apparence plus que douteuse et son allure d’illettrée supposément typique à la profession, se cache une femme de mots dont la plume est poétique, observatrice, discrète et tellement puissante. Sa culture acquise grâce à son autodidaxie, nul ne soupçonne quoique ce soit…
Renée, cinquante-quatre ans, la concierge de ce même immeuble. Sous son apparence plus que douteuse et son allure d’illettrée supposément typique à la profession, se cache une femme de mots dont la plume est poétique, observatrice, discrète et tellement puissante. Sa culture acquise grâce à son autodidaxie, nul ne soupçonne quoique ce soit…
C'est un certain Monsieur Ozu,
nouvellement résident, qui, en toute subtilité, servira de pont entre la jeune
Paloma et la vieille Renée. Un lien féroce, malgré la contradiction de leur
relation, naîtra.
On dit parfois des lectures simples
qu'elles sont vides de sens, pourtant, j'ose affirmer le contraire en ce qui
concerne cette œuvre. Malgré un préambule qui s'étire un peu, l'histoire que
nous offre Barbery est incroyable. Les quelques longueurs que l'on rencontre au
début s'expliquent parfaitement au fur et à mesure du récit. En effet, on
réalise bien vite que la présentation très détaillée des personnages (Paloma et
Renée), de leurs habitudes, de leurs idéologies ont bien leurs places dans
l'histoire. Sans cette partie qui, je vous l'avoue, peut-être un peu tardive,
le roman ne serait certainement pas aussi puissant.
L'écriture est simple, mais les mots si bien choisis. Rare sont les auteurs capables d'utiliser de grands termes dans un contexte moderne et sans en surcharger leur contenu. Or, à ce sujet, Muriel Barbery est passée maître dans l'art.
À cela s'ajoute une fin rocambolesque, le point culminant de ce roman. Je vous dirais qu'avant le dernier chapitre, on se demande un peu où cette histoire va bien nous amener. On se dit : C'est bien beau ces personnages, c'est bien beau qu'elles finissent par se rencontrer, mais qu'ont-elles réellement en commun ? Pourquoi elles ? C'est le point final qui répond à toutes ces questions. Un point final qui relie tous les petits événements les uns avec les autres. C'est ce même point qui vous mettra en réflexion existentielle pour les trois jours suivants.
Un chef d’œuvre, à mon avis, qu'est L'élégance du hérisson. Moderne, et pourtant intemporel. Vrai, et pourtant si puissant. Une preuve imprenable que l'amour et l'amitié n'ont ni âge ni statut. Un roman prenant et léger à la fois...
À lire, définitivement.
☆☆☆☆☆
L'écriture est simple, mais les mots si bien choisis. Rare sont les auteurs capables d'utiliser de grands termes dans un contexte moderne et sans en surcharger leur contenu. Or, à ce sujet, Muriel Barbery est passée maître dans l'art.
À cela s'ajoute une fin rocambolesque, le point culminant de ce roman. Je vous dirais qu'avant le dernier chapitre, on se demande un peu où cette histoire va bien nous amener. On se dit : C'est bien beau ces personnages, c'est bien beau qu'elles finissent par se rencontrer, mais qu'ont-elles réellement en commun ? Pourquoi elles ? C'est le point final qui répond à toutes ces questions. Un point final qui relie tous les petits événements les uns avec les autres. C'est ce même point qui vous mettra en réflexion existentielle pour les trois jours suivants.
Un chef d’œuvre, à mon avis, qu'est L'élégance du hérisson. Moderne, et pourtant intemporel. Vrai, et pourtant si puissant. Une preuve imprenable que l'amour et l'amitié n'ont ni âge ni statut. Un roman prenant et léger à la fois...
À lire, définitivement.
☆☆☆☆☆
L'élégance du hérisson
Muriel BARBERY
Folios, (2006)
416 pages
0 commentaires